Comment reconnaître une dysbiose intestinale ?

Rédaction : Anne-Christine DUSS, Nutritionniste

Il y a dans nos entrailles un monde invisible, peuplé de milliards de micro-organismes, qui influencent en silence notre santé, nos humeurs, notre immunité et même nos pensées. Ce monde, c’est celui du microbiote intestinal. Lorsqu’il est harmonieux, il participe à notre équilibre global. Mais lorsqu’il se dérègle, il peut entraîner une véritable cascade de troubles. Ce déséquilibre porte un nom : la dysbiose. Encore méconnue du grand public, elle est pourtant au cœur de nombreuses pathologies modernes. Comment savoir si notre flore intestinale est en souffrance ? Quels signes doivent nous alerter ? Plongée au cœur de ce système fascinant et complexe.

1. Symptômes digestifs fréquents

La dysbiose affecte directement la digestion :

  • Ballonnements persistants, même en dehors des repas
  • Flatulences excessives
  • Constipation ou diarrhées chroniques (ou alternance des deux)
  • Douleurs abdominales récurrentes, en particulier dans la zone sous-ombilicale
  • Sensation de digestion lente ou incomplète

Ces symptômes peuvent être confondus avec ceux du syndrome de l’intestin irritable (SII), auquel la dysbiose est souvent associée.

2. Signes systémiques à distance

Le déséquilibre du microbiote entraîne une inflammation de bas grade et peut affecter de nombreux systèmes :

  • Fatigue chronique, même avec un sommeil suffisant
  • Troubles de la concentration, brouillard mental
  • Migraines ou maux de tête récurrents
  • Troubles du sommeil
  • Douleurs articulaires ou musculaires inexpliquées

3. Symptômes cutanés

La peau, reflet de l’intestin, peut révéler une dysbiose :

  • Acné adulte ou juvénile résistante
  • Eczéma atopique
  • Psoriasis
  • Rosacée
  • Urticaires chroniques

4. Troubles de l’humeur et du comportement

Le microbiote agit sur le système nerveux via l’axe intestin-cerveau :

  • Anxiété accrue, irritabilité
  • Sautes d’humeur
  • Dépression légère à modérée
  • Troubles de l’appétit (fringales sucrées, perte ou excès de faim)

5. Infections ou sensibilités accrues

  • Mycoses récurrentes (digestives, buccales, génitales)
  • Infections ORL ou urinaires répétées
  • Allergies ou intolérances alimentaires qui se multiplient

6. Analyses biologiques

Certaines analyses permettent de confirmer une dysbiose :

  • Analyses de selles : évaluation de la diversité microbienne, présence de levures pathogènes (Candida), taux de calprotectine, zonuline (perméabilité intestinale).
  • Prises de sang : marqueurs inflammatoires (CRP, cytokines), carences associées (vitamine D, B9, B12, fer), anticorps anti-transglutaminase ou anti-gliadine.

7. Facteurs favorisants

Certains antécédents et modes de vie favorisent l’installation d’une dysbiose :

  • Prises répétées d’antibiotiques ou d’IPP
  • Alimentation pauvre en fibres et riche en sucres rapides
  • Stress chronique
  • Sommeil de mauvaise qualité
  • Pollution, pesticides, additifs alimentaires

Conclusion

La dysbiose intestinale est une perturbation fréquente mais sous-diagnostiquée, aux manifestations multiples. En reconnaître les signes permet de mettre en place des stratégies nutritionnelles, micronutritionnelles et hygiéno-diététiques ciblées, pour restaurer l’équilibre du microbiote et retrouver un état de santé optimal.

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Références :

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    → Sur les troubles neuropsychiatriques liés à la dysbiose.