Pourquoi viser un rééquilibrage alimentaire durable plutôt qu’un régime rapide

Rédaction : Anne-Christine DUSS, Nutritionniste

Face à la multiplication des régimes promettant des résultats « rapides et visibles », il est tentant de se lancer dans une méthode restrictive. Pourtant, ces solutions à court terme ne tiennent pas leurs promesses : la majorité des personnes reprennent le poids perdu, parfois même avec un surplus.

À l’inverse, le rééquilibrage alimentaire durable consiste à adopter progressivement de nouvelles habitudes adaptées à son rythme de vie, à ses goûts et à ses besoins physiologiques. L’enjeu n’est pas seulement esthétique : il s’agit aussi de préserver sa santé, son énergie et son bien-être mental.

Le piège des régimes restrictifs

Les régimes rapides reposent souvent sur des principes radicaux :

  • suppression quasi totale des glucides (régimes cétogènes),
  • apport calorique très faible (hypocaloriques),
  • excès de protéines (hyperprotéinés).

Ces approches entraînent une perte de poids brutale, mais essentiellement liée à l’eau et à la masse musculaire plus qu’à la masse grasse. De plus, selon l’ANSES (2010), près de 80 % des personnes ayant suivi un régime amaigrissant reprennent le poids perdu dans les mois qui suivent.

Le problème n’est donc pas la perte, mais le maintien : dès que les anciennes habitudes reviennent, l’organisme stocke davantage, créant le fameux effet yoyo.

Les bénéfices d’un rééquilibrage alimentaire

Un rééquilibrage alimentaire ne cherche pas la rapidité mais l’équilibre et la durabilité. Concrètement, cela signifie :

  • apprendre à composer des assiettes variées,
  • respecter sa faim et sa satiété,
  • intégrer du plaisir alimentaire sans culpabilité.

Résultat : le corps retrouve un rythme métabolique stable, et l’on évite les carences, la fatigue et les compulsions alimentaires. Des études montrent que l’adoption d’habitudes alimentaires équilibrées réduit le risque de maladies chroniques (diabète de type 2, maladies cardiovasculaires, obésité) (OMS, 2022).

Contrairement aux régimes rapides, le rééquilibrage améliore autant la santé que la silhouette.

L’impact psychologique et social

Un régime restrictif est souvent vécu comme une contrainte : interdits, règles rigides, menus monotones. Cette approche entraîne :

  • frustration,
  • culpabilité lors d’écarts,
  • isolement social (refus de sorties ou repas conviviaux).

À l’inverse, un rééquilibrage alimentaire durable est inclusif : il s’adapte à la vie quotidienne, permet de manger au restaurant, de partager un repas en famille, et même de savourer un dessert sans culpabiliser. La dimension sociale et psychologique est donc capitale : se sentir libre dans son alimentation favorise la constance et la motivation sur le long terme.

Un processus personnalisé et progressif

Chaque individu a des besoins différents selon son âge, son sexe, son activité physique ou ses contraintes médicales. Les régimes rapides, eux, sont standardisés et impersonnels. Le rééquilibrage alimentaire, au contraire, se construit sur mesure :

  • ajustement des portions,
  • choix des aliments préférés,
  • adaptation aux contraintes de vie (horaires, budget, culture).

Cette personnalisation permet d’éviter les extrêmes et d’instaurer des changements réalistes et progressifs.  C’est en avançant étape par étape que l’on crée de vraies habitudes durables, sans frustration ni obsession.

Plutôt que de s’engager dans un régime rapide, restrictif et insoutenable, il est préférable d’opter pour un rééquilibrage alimentaire durable, qui offre :

  • une perte de poids progressive mais stable,
  • une amélioration globale de la santé,
  • un meilleur équilibre psychologique et social.

L’alimentation ne doit pas être une contrainte temporaire, mais un mode de vie à long terme. Et parce que chaque situation est unique, faire appel à un professionnel qualifié (diététicien, nutritionniste) permet d’obtenir un accompagnement adapté, sécurisant et motivant.